- déclamatoire
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• 1549; lat. declamatorius « relatif à l'exercice de la parole »♦ Pompeux, emphatique. Ton, style déclamatoire. ⊗ CONTR. Naturel, sobre.Synonymes :- ampoulé- boursouflé- ronflantContraires :- naturel- simpledéclamatoireadj. Emphatique, pompeux. Ton déclamatoire.⇒DÉCLAMATOIRE, adj.A.— [En parlant d'un inanimé abstr.; correspond à déclamation B] Qui ressortit à la déclamation. Art déclamatoire (Ac. 1835, 1878). Le jeune Bonaparte essayait en écritures déclamatoires son génie (BARRÈS, Renan, 1888, p. 132) :• Pendant que l'école déclamatoire de Delille exploitait les dernières ressources de cette poésie de collège et de salon, une école nouvelle, également déclamatoire, était fondée par Mme de Staël et Chateaubriand.DELÉCLUZE, Journal, 1827, p. 368.B.— Péj. Artificiellement emphatique.1. [En parlant d'une pers. ou d'un terme qui la représente] Cresteil, déclamatoire et farouche (MARTIN DU G., J. Barois, 1913, p. 324). Sa personnalité [de Flaubert] (...) renflée, mélodramatique, déclamatoire, roulant dans l'emphase (GONCOURT, Journal, 1861, p. 912).2. [En parlant d'un inanimé abstr. du domaine de l'expression] Geste, style, ton déclamatoire. Des paragraphes ridicules d'enflures et d'outrance. Le récit [Le Lys dans la vallée] est déclamatoire (GREEN, Journal, 1934, p. 207).— Emploi subst. avec valeur de neutre. Une langue éloquente (...) que le solennel et le déclamatoire gâtaient par endroits (SAINTE-BEUVE, Caus. lundi, t. 12, 1851-62, p. 484).♦ P. métaph. [Correspond à déclamation C 2] La bataille et les diaboliques déclamatoires (entre chats) (COLETTE, Naiss. jour, 1928, p. 12).Rem. On rencontre ds la docum. a) Déclamatoirement, adv. D'une manière déclamatoire. Des orateurs (...) déclamatoirement prophétisent le retour de ces crimes qu'ils disent justiciers (LÉAUTAUD, Essai sentiment., 1897, p. 35). Non attesté ds les dict. gén. b) Déclamatif, ive, adj., vx. Qui ressortit à la déclamation. Attesté ds LITTRÉ, Lar. 19e Suppl. 1878, GUÉRIN 1892, Nouv. Lar. ill., Lar. 20e et QUILLET 1965. Les Lar. indiquent ,,peu usité``.Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1549 (EST.); av. 1704 péj. (BOSSUET, 6e avert., 114 ds LITTRÉ). Du lat. class. declamatorius « qui a rapport à la déclamation, à l'exercice de la parole ». Fréq. abs. littér. :62.
déclamatoire [deklɑmatwaʀ] adj.ÉTYM. 1549; du lat. declamatorius « relatif à l'exercice de la parole », de declamator. → Déclamateur.❖1 Didact. et rare. Qui se rapporte à la déclamation (2.).0.1 Après l'achèvement de cette séance inattendue, la tragédienne Adinolfa voulut expérimenter au point de vue déclamatoire l'acoustique de la place des Trophées (…) elle monta sur la scène et récita des vers italiens accompagnés d'une impressionnante mimique.Raymond Roussel, Impressions d'Afrique, p. 304.2 Cour. Pompeux, emphatique. || Ton, style déclamatoire.0.2 Flaubert avait lu à ses amis la première version de La Tentation de saint Antoine. Ils l'avaient jugée mauvaise et déclamatoire.Malraux, l'Homme précaire et la Littérature, p. 136.♦ Nom masculin :1 (…) peut-être que dans ce que j'ai admiré comme haute poésie et observation pour ainsi dire idéale, il y a du faux, du déclamatoire : revoyons donc cela.Sainte-Beuve, Correspondance, I, p. 355.♦ (Des personnes). Littér. ⇒ Déclamateur.2 Il était raisonneur, sophiste, déclamatoire, surtout impertinent. Mais il n'avait pas les insolences des soudards de l'Empire et des régicides apostats de 93.Barbey d'Aurevilly, les Diaboliques, « À un dîner d'athées ».❖CONTR. Discret, naturel, simple, sobre.
Encyclopédie Universelle. 2012.